• Bastien Balthasar Bux est un petit garçon de dix ans. Il est gros, timide, pas particulièrement beau, certainement pas courageux, il ne brille pas à l’école et est très souvent martyrisé par les autres enfants… Son père étant distant depuis la mort de sa mère, il trouve refuge dans ses rêves, forgés au gré des livres qu’il avale par dizaines… Un matin qu’il est poursuivi par une bande de gamins, il trouve refuge dans une librairie tenue par un vieil homme acariâtre, Karl Konrad Koreander, qui n’aime visiblement pas les enfants… Ce dernier éloigné par un coup de téléphone, Bastien fait quelque chose dont il ne se serait jamais cru capable… Il vole le livre que le libraire lisait, avant de s’enfuir en courant. Mais, tout froussard qu’il est, il devient malade à l’idée d’arriver en retard en cours… Il se réfugie donc dans un grenier froid et poussiéreux avant de s'y créer un petit nid douillet afin de profiter de la lecture de ce livre qui l’a tant attiré… L’Histoire sans fin…

    <o:p> </o:p>

    Mais quant à savoir ce dont traite ce livre, « cela est une autre histoire, qui sera contée une autre fois. »

    <o:p> </o:p>

    Ce roman allemand publié en 1979 sous le titre original de Die Unendliche Geschichte par Michael Ende est un véritable enchantement. Dans ce monde matérialiste et tellement réaliste dans lequel nous vivons, cet ouvrage fait office de plaidoyer pour le droit de tout un chacun au rêve, à l’imagination, à la fantaisie… Il n’est de plus belle trace écrite de ce dont est capable un esprit humain. Le Pays fantastique et tous ses habitants invitent tous à l’imaginaire et donne une réelle envie de plonger à son tour sur ces terres de fantaisies. Et derrière ces particularités, il reste un bijou romanesque contant le voyage initiatique d’un jeune héros, dans la plus pure tradition du genre.

    <o:p> </o:p>

    Phénomène mondial, le livre a été traduit dans vingt-sept langues. Plusieurs films et une série animée en furent tirés. Pour la petite anecdote, le talent d’écriture de l’auteur est tel qu’il s’amusa à écrire l’oeuvre en 26 chapitres, et cela de manière tout à fait naturelle, chaque chapitre commençant par la lettre de l’alphabet associée à son numéro…

     

    Image : L'Histoire sans Fin à la couverture ornée du symbole de l'Auryn.


    1 commentaire

  • Ganymède est le fils de Tros, roi de Dardanie et de la nymphe Callirrhoé. Il a pour frères Ilos, fondateur de Troie et Assaracos, roi de Dardanie et aïeul d’Enée. Il a encore une sœur du nom de Cleopatre.

    <o:p> </o:p>

    Ganymède, donc, était le plus bel adolescent que la terre n’ait jamais porté, ce qui lui valut d’être repéré par Zeus, le puissant roi de l’Olympe. Alors qu’il faisait paître un troupeau de moutons sur le mont Ida, en Troade, un aigle fondit sur lui pour l’enlever. Il s’agissait de Zeus métamorphosé dont le désir était de faire du jeune prince son amant et l’échanson des dieux. Afin de compenser la douleur de son père, Zeus offrit à ce dernier deux magnifiques chevaux blancs, immortels et capables de courir sur les eaux, qu’il tenait de Poséidon ainsi qu’un cep d’or, œuvre d’Héphaïstos.

     

    Mais la position privilégiée du jeune éphèbe sur l'Olympe n'était pas sans inconvénients... En effet, elle le plaça sous la jalousie maladive d’Héra… Qu’il fut l’amant de Zeus n’était pas le plus grand soucis, tant cette pratique était tradition en Grèce – du moment que Zeus ne louait pas les baisers de son jeune amant, bien entendu. Le plus gênant était que Ganymède venait de prendre la place d’Hébé, propre fille de Zeus… Ce ne fut là que le début de la rancœur d’Héra à l’encontre des Troyens. Elle menaça son époux, lui enjoignant de renvoyer le garçon chez les mortels. Mais le roi des dieux ne put s’y contraindre et, malgré ce qu’il promit à sa femme, l’éleva plutôt au firmament, donnant naissance à la constellation du Verseau, voisine de celle de l’Aigle.

     

    C’est là que Ganymède continue de servir le nectar au Père du Ciel…

     

    Image : Statue, Ganymède et l'aigle en étreinte - Musée de Naples.

    Crédits : Susan Bonvallet, 1997.


    1 commentaire
  • L'océan Pacifique, la plus vaste étendue d'eau sur Terre. Mais en fut-il toujours ainsi ? Rien n'est moins sûr. On raconte en effet qu'un vaste continent perçait ces eaux, il y a de cela d'innombrables siècles. Un continent qui portait le nom du Mu… Il ne reste aujourd'hui que des vestiges de cet incroyable territoire. On lui donne pour dimensions 10 000 km d’ouest en est et moitié moins du nord au sud. Il aurait été peuplé par une population aussi importante que celle de notre Pays. Mais cela ne l'empêcha pas de sombrer après avoir été dévasté par un terrible cataclysme, il y a de cela 12 000 ans.

    <o:p> </o:p>

    De nombreuses théories en font le berceau de l'humanité… On y voit des allusions dans bon nombre de légendes issues de diverses civilisations : Chine, Inde, Birmanie, Tibet, Cambodge, civilisations d'Amérique centrale, peuplades d'Océanie, Grèce antique, Egypte… Cette civilisation aurait été particulièrement développée, bien plus que nous ne le sommes à l''heure actuelle, ne serait-ce que par les 200 000 ans d’existence qu'on veut bien lui donner. D'après ces mêmes théories, Babylone, les civilisations de l'Indus ou encore l'Egypte ne seraient autre que les derniers remous de ce qu'a pu être Mu…

    <o:p> </o:p>

    D'où vient cette théorie ?

    <o:p> </o:p>

    L'homme à son origine est un officier britannique de l’'rmée des Indes, James Churchward (1852-1936). Il aurait basé ses recherches sur deux grandes découvertes : les tablettes Naacals qu'il mit au jour en Inde ainsi que 2600 tablettes découvertes par William Niven près de Mexico. D'après ces textes écrits dans la langue de Mu – qu'un prêtre lui aurait apprise – c'est de cette terre que serait originaire tous les peuples et c'est d'elle que partirent les colons qui peuplèrent le monde. Il est amusant de noter qu’en dehors de lui, personne n'a jamais posé les yeux sur ces fameuses tablettes…

    <o:p> </o:p>

    Il appuie ensuite ses théories sur divers ouvrages anciens tel que le Codex Troano, un livre maya du Yutacan conservé au British Museum ou le Codex Cortesianus du Musée National de Madrid. [Ces deux ouvrages n'en forment en fait qu'un seul, le Codex de Madrid, rassemblé en 1888 et conservé au Musée des Amériques de Madrid] On trouve aussi des allusions à des manuscrits bouddhistes découverts par Heinrich Schliemann à Lhassa, au Tibet. Il faut toutefois noter que les traductions du Codex Troano effectuées par Brasseur de Bourbourg en 1866 ne sont plus considérées comme sérieuses. En effet, on ne commença à comprendre la langue maya que 100 ans plus tard et aujourd'hui encore elle est source de mystères.

    <o:p> </o:p>

    Autres preuves selon lui, les vestiges matériels encore existant. Ainsi en est-il de Tongatapu, un atoll de corail de l'archipel Tonga. Une immense arche de pierre s'y dresse, nommée Ha'amonga'a Maui, constituée de deux piliers verticaux de 70 tonnes chacun ainsi que d’une traverse horizontale de 25 tonnes, le tout en pierre brute… Cela malgré l'absence flagrante de pierre sur l'île. On est en droit de se demander comment l'ensemble est arrivé ici… Il en est de même pour les ruines de Ponape, avec le site de Nan Madol, une formidable cité mégalithique bâtie sur des îlots artificiels immergés qui semblerait dater de temps protohistoriques…

    <o:p> </o:p>

    Il dresse une liste de preuves découvertes à Hawaii, en Nouvelle-Zélande, sur l'Île de Pâques… Mais quand à savoir si les innombrables monuments mégalithiques cités par Churchward sont les vestiges d'une antique civilisation en ces lieux… Chacun en est le seul juge.

     

    Après tout, l'Homme n'a-t-il pas édifié des exploits similaires en d'autres lieux ? Stonehenge, les Grandes Pyramides de Gizeh, le palais de Cnossos...


    votre commentaire

  • Lug est une divinité très importante de la mythologie celtique : il se retrouve effectivement chez tous les peuples de tradition celte. On le retrouve par exemple en Gaule sous le nom de Lugus où on a nommé de nombreux lieux en son honneur (Lugdunum – la colline de Lug – nom des villes de Lyon, Laon, Luchon et Loudun en France, Louvain en Belgique, Leyde aux Pays-Bas). Au pays de Galles, il est connu sous le patronyme de Llew Llaw Gyffes (Lleu à la main adroite). En Irlande, il est appelé Lugh. L’autre grande particularité de Lugh est sa place dans le panthéon celtique. Ce dernier suit une organisation précise qui correspond aux trois classes que l’on retrouve dans la population. Il y a la fonction juridico-religieuse (incarnée par le Dagda et qui comprend les druides), la fonction guerrière (incarnée par le roi Nuada) et la fonction artisanale, celle qui fait vivre les deux autres (incarnée par les dieux artisans). Contrairement aux autres dieux, Lugh n’appartient à aucune classe. Pour être plus précis, il appartient plutôt à toutes les classes simultanément. C’est ce qui lui vaut le surnom de Samildanach, Multiple Artisan. Il porte encore un autre surnom, celui de Lámhfada, Au Bras Long. Il s’agit là d’une image de ses multiples fonctions : arts, commerce, science, …

    <o:p> </o:p>

    Lugh est fils d’Ethne (elle-même fille de Balor, roi des Fomoires, ennemis des Tuatha dé Danann) et de Cian (fils de Diancecht, dieu-médecin des Tuatha dé Danann). Il apparaît dans de nombreux mythes, dont voici quelques uns des plus célèbres.

    <o:p> </o:p>

    Une célèbre légende présente les multiples talents de Lugh. Un nuit, il se présenta à la cour du roi Nuada, vêtu comme un prince, le port altier, portant lance, fronde et harpe, comme Lug le brillant, fils du soleil. Cependant, l’accès au château lui fut refusé car les gens apportant la preuve d’un talent exceptionnel pouvait entrer. Il se déclara donc charpentier, ce à quoi le garde répondit qu’ils en avaient déjà un. Forgeron pouvant forger des armes magiques ? Même réponse. Guerrier ? Musicien ? Poète ? Médecin ? Echanson ? Conteur ? … Toujours la même réponse. Cela dit, comme personne ne réunit tous ces talents à la fois, Lugh pu entrer à la condition qu’il prouve ses dires au travers d’épreuves. Dès le lendemain, il du disputer une partie d’échec avec le roi Nuada Airgetlam, à la Main d’Argent, meilleur joueur d’Irlande. Comme Lugh remporta la victoire, il fut invité au château. Cependant, l’assemblée des plus prestigieux guerriers irlandais demanda à vérifier ses talents de musicien. Aux premières notes, l’assistance pleura à chaudes larmes. Lors d’un second air, ils sombrèrent dans un profond sommeil avant qu’un troisième ne les réveille et les fasse rire aux éclats. Toutefois, une dernière épreuve lui fut imposée le lendemain. Il devait déplacer la pierre de Fal que 80 bœufs ne pouvaient ébranler. Lug la rapporta et monta dessus, lance à la main. La pierre cria, lui donnant la légitimité pour régner. Nuada lui céda sa place dans la lutte contre Brès, un roi renégat. Lug vaincra et rétablira la paix et la prospérité en Irlande. Durant cette même bataille, la Seconde Bataille de Mag Tuireadh, Lugh vaincra le géant Balor, son propre grand-père, à l’aide d’une fronde, crevant son œil unique qui pétrifiait d’un regard.

    <o:p> </o:p>

    Dans d’autres légendes, Lugh est présenté comme le père du héros Cuchulainn, et donc fondateur de la royauté irlandaise. Il aurait par ailleurs combattu à ses côtés contre la reine Medb du Connacht qui lança l’invasion de l’Ulster, avant d’aider Conall, beau-frère de Cuchulainn, dans sa traque des meurtriers du héros.

    <o:p> </o:p>

    Lugh possède une lance magique à cinq pointe, arme infaillible qui ne rate jamais sa cible, inséparable du Chaudron du Dagda rempli de sang : il faut qu'elle y soit plongée pour éviter qu'elle ne détruise tout autour d'elle. Il s’agit d’un des quatre talismans des Tuatha (les autres étant : la Pierre de Fal, la Massue de Vie et de Mort et le Chaudron de Dagda). Il est souvent accompagné d’un Corbeau.

    <o:p> </o:p>

    Divinité solaire, sa fête a lieu au cœur de l’été. Elle se nomme Lugnasad, l’assemblée de Lugh. C’est un rassemblement du peuple au cours duquel ont lieu des épreuves sportives. On retrouve aussi son nom dans des termes issus du folklore irlandais tel que little stooping lugh (petit lugh bossu) ou luchorpain qui a donné leprechaun, ces petits lutins de vert vêtu distribuant la chance aux humains et vivant au pied d’un arc-en-ciel où ils gardent des monceaux d’or.

     

    Image : Lugh, statuette en bronze.


    votre commentaire

  • Arthur Pendragon est un roi mythique de Bretagne, au sujet duquel a été écrit le corpus connu sous le nom de la matière de Bretagne. Les premières mentions d’Arthur dans des textes écrits sont relativement anciennes et n’apportent que peu d’informations à son sujet. A noter toutefois qu’on ne parle pas de lui comme d’un roi, mais comme d’un chef de guerre. Par la suite, de nombreux textes furent écrits à son sujet, parfois inspiré par des histoires plus anciennes, parfois indépendamment de quoi que ce soit d’autre. Ces histoires furent réunies sous le terme de matière de Bretagne. Il est amusant de constater qu’à cette époque, Arthur devint roi, qu’il eut des chevaliers sous ses ordres, qu’il vécu dans un château… Le contexte de rédaction est purement médiéval alors qu’au départ Arthur vivait dans un monde celte de la fin de l’Empire Romain.

    <o:p> </o:p>

    Ainsi donc, Arthur devint roi en tirant une épée d’une enclume et d’un rocher, ce que seul pouvait faire le Vrai Roi, héritier d’Uther Pendragon, et par Dieu choisit. Souvent cette épée apparaît comme étant Excalibur. Dans d’autres histoires, cette dernière jaillit d’un lac, tenue par la Dame du Lac, Viviane. Par la suite, il rassembla les Chevaliers de la Table Ronde, dont le nombre et les noms varient souvent, bien qu’il y en ait des récurrents, et les réunit en sa demeure de Camelot. Merlin, un magicien (un druide au départ), y fait parfois des apparitions. Ces Chevaliers avaient des devoirs sacrés et participaient à des quêtes mythiques, comme celle du Saint Graal.

    <o:p> </o:p>

    Le royaume sur lequel règnait Arthur comprenait la Bretagne (Angleterre), l’Ecosse, l’Irlande, la Gaule du nord, l’Islande, le Danemark et la Norvège. Il aurait même combattu jusqu’en Burgondie (Bourgogne).

    <o:p> </o:p>

    La Bataille de Camlann fut la dernière à laquelle participa Arthur. Il fut en effet mortellement blessé par Mordred, le fils qu’il eut avec sa sœur, Morgane, et ancien Chevalier de la Table Ronde. Il fut par la suite conduit à Avalon ou on l’enterra.

    <o:p> </o:p>

    Mais qui fut réellement Arthur ? Il aurait vécu à la toute fin de l’Empire Romain, peu avant sa chute, et ses origines seraient galloises. On l’assimile parfois à Ambrosius Aurelianus, un King of the Brettones, un chef tribal au sujet duquel on sait très peu de choses. Les Brettones suscités seraient un peuple insulaire romanisé. D’autres historiens le rapprocheraient de Lucius Artorius Castus, préfet romain commandant la VIème Legio Victrix, qui combattit les Calédoniens au-delà du mur d’Hadrien (183-185). Pour d’autres encore, Arthur serait inspiré de Riothamus, roi historique qui débarqua en Gaule pour combattre les Wisigoths d’Aquitaine à la demande de l’empereur Anthémius (468). Il est aussi possible qu’Arthur de Camelot soit un personnage fictif imaginé à partir ce ces deux hommes : le romain Lucius Artorius Castus et le breton Riothamus.

    <o:p> </o:p>

    En 1191, à Glastonbury, des moines annoncèrent avoir découvert la tombe d’Arthur, roi de Bretagne et de sa femme. On y aurait découvert une croix portant l’inscription :

    <o:p> </o:p>

    Hic iacet sepvltvs inclvtvs rex artvrivs in insvla avalonia.

    <o:p> </o:p>

    Ici est enterré le célébre roi Arthur sur l’île d’Avalon.

     

    Image : Drapeau du Pays de Galles, orné du Y ddraig goch, le dragon rouge.


    1 commentaire